Maryam Akhondy, connue internationalement comme la chanteuse du célèbre « Schäl Sick Brass Band » qui a gagné de nombreux prix, est une chanteuse de formation classique de Téhéran. À cause de la situation difficile des artistes en Iran – spécialement des artistes féminines - elle décide de venir s’installer en Europe et vit depuis plusieurs années à Cologne en Allemagne. Elle étudie le chant classique à l’Académie des Arts de Téhéran et le « radif », le système musical iranien et également le théâtre scientifique iranien.
En 1986, elle gagne l’Europe car les restrictions auxquelles elle avait à faire face en tant qu’artiste devenaient trop pesantes.
Toutes les femmes de ce groupe hors du commun, à l’exception de Maryam, ne sont pas chanteuses professionnelles. Toutefois, elles ont travaillé ensemble depuis plusieurs années. Le souhait de Maryam est de présenter ces chants de manière authentique, de la manière dont les femmes les chantaient (et les chantent toujours) entre elles. Elle ne souhaitait pas présenter un art musical comme elle le fait avec ses ensembles classiques.
La musique a toujours eu une place importante dans la culture iranienne. Elle raconte l’histoire de ce pays, des combats et des victoires, des révolutions et des espoirs de ce peuple. Et très souvent simplement, elle parle d’amour, d’amour entre homme et femme, mais également de l’amour d’une femme pour ses enfants ou ses parents.
Dans des pays comme l’Iran, les représentations publiques de chanteuses féminines sont très difficiles... Il est permis de faire et d’écouter de la musique seulement pour certains rituels religieux, appelés « Tazieh ». Pour les hommes, il est interdit d’écouter le chant d’une femme. Chanter devient donc possible seulement dans une sphère privée, dans laquelle les femmes sont seules ou entres elles : devant le berceau, pendant les travaux ménagers ou ceux des champs, ou à l’occasion de la célébration d’une femme.
Tenter de ramener les chants traditionnels des femmes à la vie est rapidement devenu l’objectif de Maryam Akhondy. À travers les années, elle a collecté les chants. Elle souhaite, avec ces derniers, donner une voix aux femmes persanes qui n’étaient jusque-là pas représentées ni dans les salles de concerts, ni dans les festivals.
« Banu » (mot persan pour désigner une femme noble ou une femme distinguée) est une sorte d’expédition musicale à travers les différentes régions et cultures de l’Iran. Elle donne une vision informative de la culture chantée et cachée des femmes persanes.